Rémunération des responsables commerciaux : elle évoluera comme celle des autres cadres
Si certaines professions devraient bénéficier d'augmentations importantes, les responsables commerciaux ne devraient pas voir leur rémunération augmenter plus que la moyenne, selon le cabinet de recrutement Robert Walters.
Je m'abonneLes commerciaux avec des postes à responsabilité, qu'ils soient directeurs commerciaux, responsables de BU ou key account managers, ne seraient en fin de compte pas mieux lotis que le reste de la population de cadres. C'est ce qu'il ressort d'une étude que vient de publier le cabinet de recrutement Robert Walters.
Alors que les métiers en tension pourraient voir leur rémunération augmenter de 10% (dans certaines fonctions juridiques ou financières notamment), la moyenne des augmentations chez les cadres devrait s'établir à 2 ou 3%, un chiffre qui se retrouve chez les commerciaux.
Peu d'efforts de fidélisation des commerciaux
Pourtant, les cadres commerciaux sont 66% à s'attendre à une augmentation et 73% à recevoir un bonus. "Mais ce n'est pas le seul critère financier, assure Justine Baronnet Fruges, responsable de la division sales & marketing de Robert Walters France. S'ils arrivent à avoir 6-7% d'augmentation, mais en stabilisant un peu plus leur salaire fixe par rapport à leur rémunération variable, que les conditions de travail sont satisfaisantes, cela leur convient aussi".
Lire aussi : Recrutement : les entreprises ne veulent plus céder à toutes les demandes des commerciaux
De fait, les fourchettes de salaires ne devraient pas du tout bouger entre 2019 et 2020 : elles resteraient de 80 000 à 130 000 € pour un directeur commercial avec plus de douze ans d'expérience, 50 000 à 60 000€ pour un key account manager de trois à six ans d'expérience, ou encore 65 000 à 80 000€ pour un responsable export.
Pour Justine Baronnet Fruges, la population commerciale est un peu moins soignée que les autres : "on y porte un peu moins d'attention que les professions très pénuriques", peut-être parce que le secteur y est "structurellement compliqué" et que les responsables des ressources humaines se sont habitués à une certaine volatilité des commerciaux.
Les key account managers sont un peu à part : "ce sont des profils un peu plus pénuriques et plus exigeants en termes d'attentes et de rapidité des processus. Ils sont souvent un peu mieux traités, surtout dans la grande consommation", poursuit Justine Baronnet Fruges.
Cela ne semble pas fortement affecter les responsables commerciaux qui continuent d'avoir confiance dans le marché de l'emploi à 61%. Et pour cause, puisqu'ils ont souvent quatre à six offres d'emploi en même temps. La part de l'international se développant dans ces métiers, l'anglais devient un atout de plus en plus important pour les candidats, ainsi que la capacité à faire le grand écart entre différentes problématiques.
Ils sont en tous cas 93% à être ouverts à une nouvelle opportunité professionnelle, les facteurs de motivation les plus fréquents étant une évolution de carrière significative, une meilleure culture d'entreprise, un changement de mission et davantage de responsabilités, et une augmentation de la rémunération.
Méthodologie : données issues de l'étude de rémunération France de Robert Walters, réalisée à partir d'entretiens réalisés auprès de 50000 candidats et clients (entreprises) en France de janvier à décembre 2019 ; et de l'enquête candidat Robert Walters, réalisée auprès de 1900 candidats interrogés en ligne en France en septembre 2019.
A lire aussi
Les rémunérations commerciales devraient rester stables
Quelles seront les rémunérations des commerciaux BtoB en 2020 ?