Amandine Guyot (WebQam) : "La vente, je ne m'en passerais pas ! "
Plus entrepreneure que manager, persuadée que le commerce peut et doit s'exercer, non pas via des rapports de force, mais plutôt d'écoute et de compréhension de l'autre, Amandine Guyot est une jeune directrice commerciale et marketing au parcours riche.
Je m'abonneSes débuts dans un grand groupe
Amandine Guyot a fait ses armes au sein d'une grande entreprise de l'high-tech : Sony. "J'ai intégré le service marketing pour l'activité accessoires, alors que je sortais de l'école de commerce de Grenoble", indique-t-elle. Une première expérience en marketing, puis dans la vente, très formatrice : "C'était une aventure vraiment intéressante : je me suis plongée dans les marchés européens, et j'ai beaucoup appris au contact d'une grande diversité de clients", explique-t-elle.
Pourtant, Amandine Guyot sait rapidement qu'elle n'y fera pas toute sa carrière. "À 30 ans, je savais que je n'aspirais pas à évoluer au sein d'un grand groupe. Je n'ai jamais rêvé d'un parcours linéaire dans une multinationale", assume-t-elle. Et cette dernière de poursuivre : "J'ai toujours eu un profil polyvalent, couteau-suisse''... J'aspire à avoir un réel impact dans mon métier, et généralement, les grandes structures le permettent moins."
Jamais sans la vente
Après cinq années dans le marketing, Amandine Guyot se tourne volontairement vers la vente, en tant que compte-clé pour le marché européen chez Sony. " Je suis sortie de ma zone de confort, d'autant plus que la plupart des négociations avec les grands comptes (Tesco, Fnac...) se faisaient en anglais ", se rappelle-t-elle. Son passage du marketing à la vente était un choix assumé de sa part, celui de se rapprocher des clients : "Le marketing est plus immobiliste, et la relation avec les clients est plus indirecte. Je voulais me rendre sur le terrain, comprendre les enjeux des différents marchés", confie-t-elle.
Près de dix ans plus tard, et à travers de multiples expériences très diversifiées, cette fille de commerçants n'a pas quitté la vente. "Au début, j'avais un peu peur de la vente, car je ne m'identifiais pas aux rôles commerciaux que je croisais... Mais aujourd'hui, je ne m'en passerais plus", soutient-elle. Son idéal commercial ? "Ne pas prendre l'ascendant ou chercher à avoir raison, mais comprendre là où l'on peut créer de la valeur... donc accepter, parfois, de refuser une affaire parce qu'elle n'a pas de sens", affirme-t-elle.
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Vendre à l'étranger
Amandine Guyot côtoie la vente à l'international dès ses débuts, chez Sony : "Faire du commerce diffère sensiblement d'un pays à l'autre, déclare-t-elle, avant d'ajouter : La dimension internationale oblige à adopter une position d'écoute, essentielle dans la vente. On doit comprendre le marché et les interlocuteurs pour répondre à leurs besoins." La directrice commerciale se prête facilement au jeu de la vente à l'étranger, qu'elle poursuit à l'occasion de son deuxième poste, chez Lima Technology. "J'étais alors chargée du développement commercial, c'est-à-dire ouvrir le marché en recherchant des distributeurs grossistes en France, en Europe mais aussi en Amérique du Nord."
Sa dernière expérience internationale en date remonte à 2018, alors qu'elle est embauchée pour une mission de six mois, dans le cadre du développement d'une jeune entreprise spécialisée dans les articles de puériculture : "Sa fondatrice m'a embauchée pour conquérir les marchés US et Japon." Deux défis d'envergure : "Au Japon, la barrière de la langue est un vrai frein. Quant aux États-Unis, les normes produits n'étant pas les mêmes, la tâche était plus compliquée."
Des challenges commerciaux qui la portent, même si aujourd'hui, Amandine Guyot exerce sur un marché national. "Cela me manque un peu , confie-t-elle, mais cela m'aura apporté beaucoup, notamment en matière d'écoute et de compréhension d'un marché."
L'attrait des challenges start-up
Tout juste passée la trentaine, Amandine Guyot rejoint alors un univers qui lui correspond mieux : celui des start-up. Son chemin croise celui des deux fondateurs d'une entreprise alors en création, Lima Technology, fabricant de matériels électroniques. "Sortant de chez Sony, je découvrais alors un tout autre monde... Nous n'étions que cinq collaborateurs, avec plus d'un million de dollars levés grâce au crowdfunding dont c'était les débuts", se souvient Amandine Guyot.
Après deux années à développer le marketing, elle retrouve son rôle de prédilection en devenant directrice des ventes, pour l'Europe, les USA et le Canada. "J'étais alors un électron libre, mettant les mains dans le moteur pour la première fois. Un challenge quotidien, dans une logique de test & learn perpétuelle", décrit celle qui se sent davantage l'âme d'une entrepreneuse que d'une manager commerciale.
Une expérience intense pour Amandine Guyot, qui apprécie particulièrement la solidarité entre start-up, et retrouve son travail de prospection et de négociation auprès de grandes enseignes de l'high-tech.
L'autodidacte
2017 marque un tournant dans la vie d'Amandine Guyot, qui, alors enceinte de son deuxième enfant, quitte Paris pour Saint-Etienne : "Je n'y connaissais personne. Cela a été une période de questionnement : me mettre à mon compte ? devenir consultante ? renouer en tant que salariée dans une grande entreprise ?" Après une première mission de six mois pour aider au développement international de Studio Roméo, startup d'articles de puériculture, elle décide de s'appuyer sur son réseau. "J'ai posté un message sur LinkedIn, faisant part de mes recherches. J'ai reçu instantanément beaucoup de soutien et de conseils. En trois jours j'ai trouvé un nouveau travail !", s'enthousiasme-t-elle.
Ce sera celui de responsable du développement commercial de Trenta, une agence de communication print et digitale. Une vraie découverte pour Amandine Guyot qui côtoie le monde des agences pour la première fois : "Je n'avais abordé les agences que du côté annonceur, et je n'imaginais pas évoluer dans ce milieu", confie-t-elle.
De nature autodidacte, elle découvre un univers concurrentiel, où il ne s'agit plus de vendre un produit mais un service. "La compréhension de la problématique du client devient une composante essentielle du business. Il s'agit de développer une relation de confiance, de démontrer une expertise", explique-t-elle encore. Aujourd'hui directrice commerciale et marketing au sein de l'agence WebQam, Amandine Guyot poursuit sa découverte du milieu : "Mes interlocuteurs sont des industriels, des start-up, des grands comptes... C'est extrêmement riche !", conclut-elle.