Christophe Parcot, directeur commercial de Solocal : "Nous avons désiloté l'entreprise"
Diplômé de l'ESSEC, Christophe Parcot débute chez Lagardère Active, puis crée la société Overture. Rachetée par Yahoo! il en devient vice-président Europe du sud puis VP Head of EMEA. En 2014 il rejoint Teads en tant que directeur des opérations. La start-up intègre le groupe Altice début 2017.
Je m'abonneSolocal a connu de nombreuses mutations. Pouvez-vous nous en dire plus ?
L'entreprise, au départ, s'est construite autour de PagesJaunes, mais a connu une grosse mutation dans les dernières années en passant du print au digital. Aujourd'hui, près de 90% de notre chiffre d'affaires est digital. Cela dit, nous avons encore une image très attachée au print, et c'est là où il y a un grand travail à faire pour repositionner notre offre. En effet, notre positionnement consiste à accompagner les entreprises françaises, de toutes tailles, qui veulent accélérer leur business local sur le digital.
Vous ne ciblez donc pas que les pros ?
Nous ciblons l'ensemble des entreprises qui souhaitent se développer localement grâce au digital. Nous avons un focus et une spécificité sur les 4 millions de TPE et PME en France, mais nous avons aussi des offres pour les grands comptes et les réseaux comme les franchises ou la grande distribution.
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Quelle est la taille de votre activité ?
Nous sommes le troisième acteur du digital en France, après Google et Facebook. Solocal en France fait plus de chiffre d'affaires digital que Snapchat dans le monde. En 2018, nous avons réalisé 669 millions d'euros de chiffre d'affaires. Nous sommes un très gros acteur du marché français.
Quelles sont vos offres ?
Tout d'abord, nous avons énormément de data sur les entreprises françaises. Nous savons, par exemple, avant les autres, quand une entreprise se crée ou ferme ses portes. Nous avons aussi deux grands médias, qui sont PagesJaunes et Mappy. Ils nous permettent d'avoir de la data géolocalisée. Enfin, notre couverture commerciale du territoire est unique. Entre le terrain et la télévente, nous avons plus de 2 000 conseillers, dont une équipe grands comptes de 150 personnes. L'ensemble de mes équipes commerciales, c'est près de la moitié des salariés de Solocal.
À quoi vous sert ce maillage ?
Il nous permet, notamment, d'avoir des partenariats avec de grands acteurs comme Google, Facebook, Bing, etc. Ils sont très intéressés par notre capacité à aller chercher des clients sur le terrain, localement. Ils veulent bénéficier de notre capital confiance auprès des entreprises. Nous sommes donc un distributeur privilégié de ces grandes entreprises.
Que vendent vos commerciaux ?
Nous avons simplifié notre gamme de produits. Tout d'abord, nous avons le pack "Présence" qui permet d'aider les professionnels, en quelques clics, à avoir leurs principales informations sur Internet, que ce soit sur Google my Business, Facebook, Mappy, PagesJaunes, etc. Ici, nous simplifions la gestion de la présence sur le web, mais aussi la modération des avis.
Nous avons ensuite la publicité digitale qui permet de générer du trafic et des contacts qualifiés. C'est la gamme " Booster " . Nous sommes également le plus grand fabricant de sites Internet en France avec 450 000 plateformes gérées. Il faut dire que nous avons refondu totalement notre gamme de sites. Enfin, notre dernière brique, ce sont les services digitaux complémentaires que nous commercialiserons prochainement, du type CRM pour les TPE et PME.
Il s'agit d'une rationalisation de votre offre ?
Oui. Nous nous posons quotidiennement la même question : comment pouvons-nous rendre toutes les entreprises plus efficaces sur le digital ? C'est notre obsession.
Vous n'avez plus d'offres print ?
Si, naturellement. C'est un média important dans notre compte de résultat, mais qui doit se réinventer. Aujourd'hui, l'annuaire papier n'existe que dans les départements où il fait sens, c'est-à-dire ceux peu digitalisés. Nous venons d'annoncer l'arrêt des annuaires papier avec l'édition 2020, commercialisée en 2019.
Quel était votre principal challenge quand vous êtes arrivé chez Solocal ?
C'était de changer le moteur de l'avion sans se poser. Je dois gérer un business qui doit générer des ventes et satisfaire les clients tout en changeant la culture et l'organisation du groupe. Nous sommes sur une révolution de l'offre, de l'organisation, du management, de la culture... Nous devons aussi nous positionner en tant que marque. Solocal est connue dans le B to B, notamment chez les grands comptes, mais pas assez chez les TPE, où la marque PagesJaunes est encore très présente. Nous allons investir fortement en communication cette année. Nous sommes une marque leader qui manque de notoriété. Et c'est un paradoxe ! Mappy et PagesJaunes réalisent 2,4 milliards de visites par an.
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