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[Tribune] Oserez-vous adopter les postures pour concilier performance et engagement ?

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[Tribune] Oserez-vous adopter les postures pour concilier performance et engagement ?

Hervé Aulner, directeur commercial du La Poste, propose de regarder de près les sept leviers de l'engagement. Le but : plus d'efficacité managériale en sortant de sa zone de confort.

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1. Osez faire confiance !

Pourquoi la grande majorité des entreprises n'envisage pas, post-covid, d'intégrer du télétravail ? Ne serait-ce pas par manque de confiance ? Alors que la mission engendre une activité mesurable.

Les freins au télétravail, quand cela est possible, sont pour moi liés à deux éléments : un travail orienté sur la présence "quitte à avoir du présentisme" contre un travail orienté sur la mission ; et un manque cruel de confiance.

Avoir confiance en soi et faire confiance à son équipe ! C'est une règle qui permet l'efficience que je m'oblige à avoir aussi bien avec mon équipe de pompiers que mes équipes commerciales.

La formation, l'activité, la préparation, la proposition, le suivi... engendrent le résultat.

2. Définir des objectifs communs et partagés

Nous avons tous nos biais cognitifs et une perception différente de la réalité. Il est alors normal que nous puissions avoir des divergences sur les objectifs, même si la stratégie se doit d'être mise en oeuvre... D'ailleurs, elle est souvent comprise avec adhésion, mais les objectifs pour l'atteindre sont quant à eux, quelques fois, remis en cause.

Stop aux objectifs descendants, partons de la stratégie en lui donnant sens pour la transformer en actions, en objectifs paliers communs et partagés ! Arrêtons de piloter des actions "one shot" qui viennent perturber le cap par de multiples changements souvent divergents. Accompagnons la compétence progressive et durable pour tenir le cap.

Cette règle est valable pour toute autre activité. Par exemple, dans ma fonction de chef d'unité opérationnelle de sapeurs-pompiers volontaires, j'ai partagé un projet, une vision, un cap en embarquant chaque équipier pour grandir en taille et en activité. Cet objectif commun partagé, ce sens, a motivé chaque équipier à plus de compétences et plus de disponibilités pour "légitimer" mes sollicitations financières et autres...

Nous avons ainsi un nouveau casernement, de nouveaux moyens qui nous permettent d'être une unité opérationnelle qui compte et qui rend fier chacun de nous.

3. Piloter les résultats versus suivre la mise en oeuvre des moyens

Nous avons souvent les yeux rivés sur différents tableaux de bord qui nous donnent les résultats obtenus... le passé ! Or, seule la mise en oeuvre de moyens tels que la formation, l'activité, la préparation, la proposition, le suivi... engendrent le résultat. Dès lors, pourquoi nous concentrer plus sur les résultats que sur la rigueur de mise en oeuvre des moyens ?

Sachant que l'exigence sur le "comment" mesure la volonté d'obtenir les résultats, à la condition que les compétences soient présentes ou accompagnées ; pour évaluer la performance, pourquoi ne pas construire un indicateur synthétique constitué des résultats et des moyens mis en oeuvre ?

Il s'agit ici d'une posture de bienveillance sur les résultats avec une exigence sur le comment, "l'exigence bienveillante ". Lorsque j'étais sur le pilotage opérationnel des centres d'affaires au niveau national, j'ai eu cette posture avec cet indicateur composite pour accompagner dans le partage les réflexions avec un outil de décision utilisé chez les sapeurs-pompiers : le S.O.I.E.C. L'échange managérial était riche, constructif et les performances étaient au rendez-vous.

4. Piloter les "tâches" versus animer l'envie

La compréhension du sens, l'envie et le sentiment d'être utile ne sont-ils pas de bons ingrédients pour nourrir cette volonté de mettre en oeuvre les moyens ?

Un assureur doit-il vendre une prévoyance ou peut-il être fier de protéger une famille ? Une femme de ménage doit-elle simplement nettoyer ou peut-elle être fier de contribuer à l'image de l'entreprise ? Un pompier volontaire doit-il prendre un minimum de disponibilité ou être fier de contribuer à l'engagement du collectif ?

La fierté d'être utile, de contribuer à une action collective, vaut cent fois mieux que de simplement réaliser une "tâche" et alimente l'envie de faire et de mieux faire.

5. Pointer l'erreur et le coupable versus rechercher les solutions

"Mieux faire" engendre, par définition, des progrès à réaliser, voire des erreurs ! Avons-nous l'acceptation du droit à l'erreur ou avons-nous le syndrome de la mauvaise note ? Vous savez, ce syndrome qui fait pointer une mauvaise note parmi 10 bonnes...

6. Travaillons sur l'apprentissage par l'erreur

Valorisons pour rebondir sur les premières réussites et accompagnons les compétences (cf. concept de flow) ; sans oublier de valoriser les bonnes intentions pour accompagner sur l'acte adéquat en profitant de l'intention positive.

Changeons l'équilibre ! Pour que la balance soit plus sur la recherche de solutions que de sanction du coupable. Encore une fois, il ne s'agit pas d'être seulement bienveillant, il s'agit d'être toujours dans l'équilibre de l'exigence bienveillante, en mettant en place l'apprentissage par les compétences.

7. Être orienté individuel versus faire "vibrer" le collectif

Faire naître et entretenir la fierté d'appartenance à un collectif ! Nous devons agir pour que la valeur du collectif soit supérieure à la valeur intrinsèque de chaque individu et les rendre fiers de cela.

Nous devons avoir, nous-même, cette posture en donnant confiance, avec une réelle volonté de coopération et de faire partie de ce collectif. Cela renvoie à notre volonté de coopérer : "je coopère pour que l'autre coopère". Comme je le dis souvent à mon équipe de pompiers, avant d'être l'officier, le chef, je suis avant tout un pompier, et je contribue donc au collectif par des actes demandés au collectif et "hors de ma fonction de chef". Car il est essentiel de donner de soi, de faire preuve d'exemplarité.

La fierté d'appartenir au collectif, cette belle fierté d'appartenance... j'en parle toujours, et nous travaillons réellement en team Dirco. Il n'y a pas de réussite ou de difficultés individuelles mais que des difficultés collectives et nous en sommes fier.

Pour en savoir plus

Hervé Aulner est directeur commercial au sein du Groupe La Poste. Intervenant à IAE School of Management, il est également officier sapeur-pompier et dirige une caserne depuis plus de 20 ans.



 
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