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Méthodologie

La boîte à outils de l'Organisation
Chapitre VIII : L'efficacité du manager face à son organisation

Fiche 07 : Sortir du triangle dramatique

  • Retrouvez 8 fiches outils dans ce chapitre
  • Publié le 11 déc. 2017
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La boîte à outils de l'Organisation

9 chapitres / 63 fiches

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Dynamiser nos relations

En résumé

Dans des situations conflictuelles, des jeux psychologiques s'instaurent.

Le jeu psychologique est " une série de transactions cachées complémentaires, progressant vers un résultat défini, prévisible ". Il peut prendre la forme d'un " triangle dramatique ".

C'est donc une " séquence relationnelle " qui aboutit inévitablement à un " bénéfice négatif " pour les partenaires du jeu. Elle se joue selon certaines règles préalables et possède des caractéristiques répétitives.

Pourquoi l'utiliser ?

Objectif

Les jeux psychologiques peuvent avoir différents degrés : ils peuvent constituer de simples situations inconfortables, jusqu'à celles qui marquent, et qui comportent un danger physique ou psychologique très important. C'est la raison pour laquelle il est bon d'en être conscient : pour en sortir.

Contexte

Il faut connaître ses propres jeux et identifier ceux de ses interlocuteurs pour pouvoir en sortir.

Il arrive fréquemment que l'objet d'un conflit ne soit pas clairement diagnostiqué, ni exprimé. Les interlocuteurs n'en parlent pas mais le vivent de manière confuse et implicite. C'est ce qui rend la communication lourde de sous-entendus, de quiproquos et de sentiments non exprimés. Cet outil s'adresse à tous ceux qui travaillent en coopération avec d'autres pour des résultats collectifs.

Comment l'utiliser ?

Étapes

  • Stephen Karpman a décrit le processus relationnel des jeux psychologiques, avec le schéma ci-dessous :

    • Le persécuteur méconnaît la valeur des autres. Il invite ses partenaires à se mettre dans le rôle de " victime " qui se défend. Il pense qu'il est mieux que l'autre. Il se rigidifie dans les limites qu'il met, qui deviennent disproportionnées alors que c'est inutile ; il méprise les autres, les humilie. Le persécuteur cherche à prendre en défaut l'autre.
    • Le sauveur méconnaît la capacité des autres à agir, ressentir ou penser par eux-mêmes. Il invite ses partenaires à se mettre dans le rôle de victime qui se plaint et se laisse prendre en charge. Il " sauve " les autres, même si ceux-ci ne le veulent pas vraiment, et se sent coupable s'il ne le fait pas. De ce fait, il invite à la dépendance. Il se sent supérieur car " il sait ce qui est bon pour l'autre ", alors que l'autre, " le pauvre, ne le sait pas ". Le sauveur cherche à empêcher l'autonomie de l'autre en le considérant comme incapable.
    • La victime méconnaît sa propre valeur. Selon les cas, elle invite l'autre à se positionner en sauveur ou en persécuteur. Elle pense qu'elle ne vaut rien, que l'autre est mieux qu'elle. Elle cherche à se faire plaindre par un sauveur ou se faire contraindre par un persécuteur. La victime refuse d'agir pour résoudre son problème et rejette la faute sur l'autre.
  • Comment sortir d'un jeu psychologique ?

    • Se connaître soi-même et les autres.
    • Connaître les séquences du jeu.
    • Développer des énergies positives.
  • Comment éviter un jeu psychologique ?

    • Développer la connaissance de soi et sa lucidité par rapport à soi-même et aux autres.
    • Connaître ses points faibles (connaissance de soi).
    • Connaître ses croyances sur soi, les autres et la vie (connaissance de soi).
    • Changer son comportement et apprendre à gérer les sous-entendus (écoute active).
    • Ignorer le jeu (sérénité).
    • Confronter l'initiateur du jeu (courage).
    • Dévoiler l'intention cachée (perspicacité).

Méthodologie et conseils

  • Il convient de recadrer positivement son interlocuteur, de prendre du recul.
  • Pour faciliter la communication, on peut faire jouer son humour, respirer...

Avantages

  • Comprendre les rouages de l'être humain.
  • Sortir de ces jeux psychologiques improductifs.

Précautions à prendre

  • Éviter d'abuser des points faibles des autres.

Comment être plus efficace ?

Les caractéristiques d'un jeu psychologique

  • Les jeux sont involontaires (les partenaires ne sont pas conscients d'entrer dans un jeu).
  • Ils sont répétitifs : chaque joueur a ses jeux favoris et les répète dans le temps.
  • Ils impliquent un échange de transactions cachées : le niveau psychologique est différent du niveau social.
  • Ils comportent un moment de surprise : les rôles changent brusquement et les partenaires du jeu éprouvent le sentiment de s'être fait avoir.
  • Ils " forcent à " revivre des sentiments parasites, c'est-à-dire non authentiques, qui donnent au jeu psychologique une impression désagréable de " déjà vu ".

L'itinéraire du jeu

  • L'appât : il s'agit d'un message caché (un sous-entendu) derrière une transaction apparente, dont le but est " d'appâter " le partenaire.
  • Le point faible : on parle des points faibles spécifiques des partenaires, qui vont être accrochés par les sous-entendus.
  • Série de transactions : les partenaires vont " escalader " et échanger des transactions cachées, sous le couvert d'un conflit ouvert.
  • Coup de théâtre : changement de position dans le triangle victime/sauveur/persécuteur.
  • Moment de confusion : ce revirement provoque un moment de surprise, les deux partenaires ne savent plus où ils en sont.
  • Bénéfice négatif : c'est le sentiment de malaise " déjà vu " qui prédomine chez les deux partenaires de jeu.

Il faut faire la chasse à tout jeu psychologique improductif.

SIMULATIONS de Triangles dramatiques

Le jeu des acteurs

  • Le persécuteur

  • Il demande de l'aide mais écarte toute proposition. " Je n'y arriverai pas, j'ai besoin de solutions. " " Oui... mais ce ne sera pas possible dans mon cas ! "
  • Il trouve des défauts aux autres, à ses collègues ou à son patron. Ça lui évite de regarder ses propres défauts.
  • Il met deux personnes en rivalité et se positionne en observateur.
  • Le sauveur

  • Il apporte de l'aide à quelqu'un qui ne demande rien. Il pense que les autres sont des ingrats.
  • Il est débordé : travaille le soir, le week-end, etc. Il se plaint et ne s'occupe pas de choses plus personnelles.
  • Il joue l'arbitre entre deux personnes. Il ne supporte pas les reproches faits à quelqu'un. Ainsi le sauveur a l'impression d'être le défenseur des oppressés.
  • La victime

  • Il rejette la responsabilité sur les autres. Il se dédouane de toute responsabilité face à l'échec.
  • Il présente ses échecs comme inévitables car il a tout essayé. Il se justifie.
  • Il est agressif et désagréable. En se faisant rejeter, il renforce son côté victime.
  • Il se plaint sans cesse et de tout. Rien ne va. Il cherche du réconfort, de la sympathie.
  • Il met l'autre en difficulté en pensant être soi-même irréprochable. Il cherche ainsi à se rassurer.
  • Possible plan d'actions pour éviter ces différentes attitudes

    Benoît Pommeret

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